À PROPOS DE L'"ULTRAHELVÉTIQUE"

dans le Chablais et au nord du Rhône (en Suisse).

A/ CONCEPTS ORIGINELS et constitution au nord du Rhône

Originellement l'Ultrahelvétique est un empilement de petites nappes dont l'aire d'origine était située plus au SE (plus "interne") que l'helvétique (d'où le préfixe "ultra").

Stratigraphiquement il se distingue :

- par les faciès du Crétacé inférieur, qui sont de plus en plus marneux vers le SE (disparition de l'Urgonien) ;

- par une transgression du Nummulitique, qui vient en discordance sur des niveaux de plus en plus anciens vers le SE (donc sur un domaine de plus en plus fortement érodé) et la présence fréquente, à sa base, de matériel détritique souvent grossier (provenant du domaine érodé "interne" ?).

Du point de vue tectonique c'est le domaine où ont été définies des "diverticulations", c'est à dire des "nappes - paquets tassés" (de taille pluri-kilométrique) détachées par le glissement de tranches de plus en plus profondes et de plus en plus internes de la série stratigraphique (cf schéma ci-après).
La terminologie de ces unités est résumable comme suit :

- Selon l'ordre d'empilement actuel (de haut en bas) :

Bex .../ Arveyes .../ Sex Mort .../ Anzeinde .../ Plaine Morte.

- Selon l'ordre de superposition et de succession originelle, du NW vers le SE (entre parenthèses : leur constitution stratigraphique sous le Nummulitique) :

1/ groupe externe : Plaine Morte (Sénonien + Flysch avec lentilles) / Anzeinde (Dogger à Turonien).

2/ groupe moyen : Sex Mort (Malm + Flysch avec brèches nummulitiques basales) / Bex (Trias -Lias).

3/ groupe interne : Arveyes (Dogger + Flysch schisto-gréseux).

B/ VUES ACTUELLES au niveau de la vallée du Giffre

Les unités dites ultrahelvétiques, car comprises entre le sommet du tertiaire helvétique et la base des nappes (médianes ou, plus généralement nappe de la Brèche, au moins au niveau du Haut Giffre), sont attribuées plutôt à des mélanges dont l'origine est pro parte sédimentaire (olistostromes), pro parte tectonique (méga-mylonites) sans que la part des deux processus soit précisément établie. Elles ont été réparties en quatre tranches superposées :

- MIB (Mélange infrabrèche) : très mylonitique, à éléments du Briançonnais et de la nappe de la Brèche (ce sont les "Flyschs à lentilles" inférieurs).

- MUS (Mélange ultrahelvétique supérieur) : à lentilles de Malm, Crétacé inf. et sup. ultrahelvétiques et, à la base du flysch, des lentilles de conglomérats éocènes (telle celle du conglomérat de Châtillon). On peut y voir ± la nappe de Sex Mort, disloquée.

- MUM (Mélange ultrahelvétique moyen) : constitue plutôt une lame tectonique, relativement peu dissociée, formée de Dogger (Aalénien à Terres Noires) : c'est donc la nappe d'Arveyes. Il affleure notamment (en klippe) aux Plateau des Saix (= Station de Samoëns 1600).

- MUI (Mélange ultrahelvétique inférieur) : c'est probablement un olistostrome de la fin de sédimentation nummulitique, re-disloqué tectoniquement. Il comporte une matrice schisto-gréseuses et des lentilles de Malm, Crétacé inf. et sup. ultrahelvétiques (nappe de Sex Mort ?), ainsi que des panneaux de Grès de Taveyannaz (nummulitique helvétique), dont certains peuvent être interstratifiés ("Grès de Samoëns").

 

 

Genèse du complexe ultrahelvétique

Schémas expliquant en quatre étapes l'origine paléogéographique et les processus de mise en place du coussinet basal (ultrahelvétique) des nappes médianes

version plus grande de cette image

 


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Dernières retouches apportées à cette page le 2/06/16