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La Bérarde |
Le village de la Bérarde, mecque de l'alpinisme en Oisans, est situé au coeur du plus vaste pluton granitique du massif (granite "albitique" de La Bérarde, flanqué vers l'ouest par le granite "monzonitique" des Étages). Ce granite est profondément entaillé par le Vénéon et par son affluent nord le torrent des Étançons : c'est lui qui forme, en effet, les abrupts des deux versants de la vallée, en contrebas de leurs épaulements supérieurs.
La chape de gneiss du pluton* est seulement conservée sur les hautes crêtes, où ses restes se limitent souvent à un chapeau formant la pyramide sommitale des grands sommets. C'est en particulier le cas dans le vallon des Étançons où le toît du pluton est largement percé par l'érosion même sur les crêtes, notamment en rive ouest entre le Plaret et le Rateau inclus.
![]() Le vallon des Étançons vu du sud, depuis l'arête nord-est de la Grande Aiguille de La Bérarde (ce cliché complète le précédent vers l'ouest et vers l'arrière-plan). Le toît du pluton* granitique est indiqué par une ligne de tirets rose-pourpre (son incurvation dans le ciel, entre Gandolière et Rouget, traduit seulement un effet de perspective dû à son plongement du nord-est vers le sud-ouest). Sur l'arête Rouget - Tête de la Maye cette surface est décalée par deux failles sub-verticales, celle de la Combe de Pierre Noire (f.pN) et celle de la combe de la Trapa (f.Tr), toutes deux à compartiment ouest abaissé ; la première se prolonge sur la rive opposée du Vénéon par la faille de la Grande Aiguille de La Bérarde (voir la page "Les Étages"). |
La vallée supérieure du Vénéon, en amont sud de La Bérarde, porte nettement les traces de son creusement par le glacier qui l'occupait sur un millier de mètres de haut à l'époque du Würm. En effet ses flancs sont très redressés et forment une ceinture d'abrupts dont le pied est tapissé de vastes cônes d'éboulis : ceux ci en se rejoignant d'une rive à l'autre en masquent le fond rocheux, certainement aplani en fond d'auge.
Ces abrupts font place vers 2500 m à des pentes moins déclives qui correspondent aux versants de la vallée avant son creusement par le fleuve de glace. La limite entre ces pentes et les abrupts du flanc de l'auge, que l'on désigne du nom d'épaulement*, ne correspond pas (sauf coïncidence) à un changement de nature de roche (de fait il se situe ici, le plus souvent, nettement en contrebas de la voûte du pluton* granitique). Elle indique plutôt la proximité de la surface du glacier à l'époque du maximum d'épaisseur (mais pas le sommet de la glace, d'ailleurs, car on trouve au des roches moutonnées orientées parallèlement à l'axe de la vallée nettement au dessus de l'épaulement).
Le torrent des Étançons rejoint le Vénéon à La Bérarde, en franchissant le ressaut, peu déclive, qui séparait les deux fonds de vallée, presque sans y avoir creusé de gorge de raccordement. Cela découle de la faible importance du ressaut (seulement une centaine de mètres) qui sépare les deux fonds de vallée.
Cette faible différence de creusement indique que le débit et la puissance érosive du glacier des Étançons devaient être à peine inférieurs à ceux du glacier de la Pilatte. En effet rien dans la nature des roches, très homogène et très similaire, ne saurait justifier par ailleurs cette dénivellation.
pour en savoir plus sur les reliefs liés aux glaciations
voir le site Les
Paysages Glaciaires
carte géologique au 1/50.000° à consulter : feuille Saint-Christophe en Oisans
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Les Étages |
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![]() La Bérarde |
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