Aiguille Pers, sources de l'Isère
versant sud du vallon des sources de l'Isère

C'est à l'est du Signal de l'Iseran que l'Isère naît à proprement parler, au pied de la crête de partage des eaux avec l'Arc, qui court d'ouest en est, en passant par l'Aiguille Pers, jusqu'à la Grande Aiguille Rousse. Les torrents de fonte des divers glaciers qui naguère garnissaient largement ce versant s'y réunissent en un seul vallonnement assez ouvert, également orienté est-ouest (la crête symétrique par rapport à ce dernier, qui le domine du côté nord est celle qui court de la Tsanteleina à La Galise).
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Les crêtes de rive gauche du vallon des sources de l'Isère, vues des pentes supérieures du Tenn de Rhêmes, sous le Col Fons. (cliché original obligeamment communiqué par M. H. Widmer).

C'est la nappe de schistes lustrés de l'Albaron (à semelle de "roches vertes") qui forme la majeure partie de cette rive méridionale du vallon des sources de l'Isère, jusqu'au sommet de l'Aiguille Pers inclus.
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L'extrémité sud-orientale du cirque des sources de l'Isère, vue du nord-ouest depuis le sommet du Grand Cocor (entre col de la Galise et col de la Lose, sur la frontière franco-italienne) ; cliché pris en juillet 1986.
u.Bo = unité de schistes lustrés ligures de Bonneval ; u.Al = unité de schistes lustrés ligures de l'Albaron et de l'Aiguille Pers ("gn.p" = gneiss prasinitiques ; "sLci" = schistes lustrés de couverture des "roches vertes" ; "sLb" = schistes lustrés basaux, de l'unité de Bonneval).
Le pendage des strates comme celui de la surface de chevauchement (en vert pâle) est dirigé vers l'avant droit, c'est-à-dire vers l'W-NW. La surface de chevauchement de l'unité de l'Albaron passe en contrebas gauche des cimes d'Oin et de la Vache, c'est-à-dire dans leur versant oriental, italien ; elle passe aussi dans le revers est (masqué) des Aiguilles Rousses (voir la page "Carro").

Les schistes lustrés y enveloppent d'importantes masses de "roches vertes" : les deux plus notables sont celles qui forment les arêtes descendant de la Pointe du Gros Caval vers l'Isère et dont la voûte plonge sous les schistes lustrés de la rive orientale qui affleurent au refuge du Prariond.

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Le versant de rive gauche de la vallée de l'Isère immédiatement en amont du verrou de Malpasset, vu des basses pentes de l'échine du Tenn de Rhêmes (cliché original obligeamment communiqué par M. H. Widmer).
u.Mp = unité du Malpasset ; u.Pr = unité du Prariond ; u.Al = unité de l'Albaron (et de l'Aiguille Pers).
"gn-p" = gneiss à lits détritiques, prasinitiques et terrigènes ; "prs" = prasinites ; "sLci" = schistes lustrés calcaréo-argileux inférieurs (couverture des prasinites).


Mais plus à l'ouest cette nappe de l'Albaron se fait recouvrir par deux lames rocheuses impliquant en partie des dolomies noriennes, celle du Prariond et celle encore plus épaisse du Malpasset, qu'elle devait chevaucher initialement, avant le renversement global de leur empilement.

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Le versant septentrional de l'Aiguille Pers, vu du nord, depuis les pentes du Tenn de Rhêmes. (cliché original obligeamment communiqué par M. H. Widmer).
n.mM
= unité du Signal de l'Iseran (nappe de Méan Martin) ; Øis = chevauchement de l'unité du signal de l'Iseran ; n.Ch = nappe du Charbonnel ; u.Mp = unité du Malpasset ; u.Pr = unité du Prariond ; u.Al = unité de l'Albaron et de l'Aiguille Pers
"gn-p" = gneiss à lits détritiques, prasinitiques et terrigènes ; "prs" = prasinites ; "sLci" = schistes lustrés calcaréo-argileux inférieurs ; "sLs" = schistes lustrés relativement argileux ; "sLc" = schistes lustrés relativement calcaires.
Noter la presque totale disparition de l'ancien glacier Pers, remplacé par des glaciers rocheux.

La cartographie montre qu'elles poursuivent l'empilement de lames tectoniques observable en rive droite de l'Isère mais qu'elles se terminent en rive gauche en subissant un biseautage par le haut. En fait celui-ci semble résulter d'un tronçonnement en oblique par la surface basale de la nappe de Méan Martin à laquelle appartient la partie haute de la montagne du Signal de l'Iseran.

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La partie aval du cirque du Prariond vue d'amont depuis le sommet du Grand Cocor (sommet situé entre col de la Galise et col de la Lose, sur la frontière franco-italienne).
u.MM = unité du Signal de l'Iseran (nappe de Méan Martin) ; s.I = synclinal de l'Iseran ; u.Ts = unité de la Tsanteleina ; u.Mp = unité du Malpasset ; u.Pr = unité du Prariond ; u.Al = unité de l'Albaron et de l'Aiguille Pers ; "sL" = schistes lustrés non différenciés.


Le cliché ci-dessus montre d'enfilade la coupe du thalweg de l'Isère. Mais il faut noter qu'elle est orientée sensiblement W-E alors que les bandes de terrains qu'elle traverse ont une orientation SW-NE : elle n'est donc pas orthogonale aux structures et l'entaille de ses flancs donne, du fait de leurs inclinaisons opposées, une géométrie d'intersection avec les couches qui est différente d'un versant à l'autre.
C'est pour cette raison que les unités les plus internes affleurent sur une grande surface en rive gauche (méridionale) où leurs couches de schistes lustrés tendent à former des dalles structurales inclinées vers le NW, c'est-à-dire vers l'aval de la vallée. En rive droite (voir la page "Galise") les replis des unités plus externes, armés de forts niveaux calcaires, sont coupés en biais, avec un angle aigu par rapport à leur axe, par les abrupts qu'ils déterminent : cela en donne une vue quelque peu déformée dans le sens d'un étirement des flancs de plis (ils affleurent donc assez longuement dans ces abrupts et ont, de ce fait, l'air plus aplatis qu'ils ne le sont réellement).

Le fond du vallon des sources de l'Isère s'élargit en un plan alluvial dénommé Le Prariond, au pied du refuge portant ce nom. L’Isère naissante y divague avant de s'échapper de son berceau montagneux en franchissant le verrou* des gorges du Malpasset (voir la page "Galise").

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Le cirque du fond du vallon des sources de l'Isère vu depuis le débouché amont des gorges du Malpasset.
"Ref." = Refuge du Prariond.

En définitive la profonde entaille donnée par le cours de l'Isère immédiatement en aval de ses sources montre un dispositif d'empilement d'unités où les plus internes (celles de schistes lustrés ligures) s'enfoncent vers le nord-ouest sous d'autres unités d'origine plus externe (lesquelles sont sont en position supérieure) : Il témoigne donc de façon extrêmement convaincante de l'intervention d'un renversement tardif, vers le sud-est, d'unités antérieurement imbriquées par des chevauchements "proverses" (grossièrement dirigés vers le nord-ouest). Ce renversement correspond en fait au flanc inverse, méridional, d'un grand pli d'axe WSW - ENE, l'anticlinal du Villaret (voir la page "Franchet").


 Liste des notations utilisées pour les schistes lustrés (entre crochets celles correspondantes des cartes B.R.G.M):
- slf  [cF] = schistes lustrés à lits de grès, de type "flysch" (nappe sommitale, du Grand Vallon)
- slm [csM] = Calcschistes clairs, peu argileux, voire marbreux (présents seulement dans la partie supérieure de la nappe moyenne orientale, du Charbonnel).
slc [csC] = Alternances schisto-calcaires, du faciès le plus banal (nappes supérieures des schistes lustrés : Sassière et Sana et partie basse de la nappe moyenne orientale, du Charbonnel)
sls [csS] = Schistes sombres, peu carbonatés, souvent riches en intercalations ophiolitiques qui sont sans doute principalement des olistolites (nappe moyenne occidentale, de Méan Martin) 
slci [c] = Alternances schisto-calcaires, à lits détritiques terrigènes ou ophiolitiques, reposant en couverture sur des "roches vertes"  (nappe inférieure, de l'Albaron)
slb [c] = Alternances schisto-calcaires banales, à semelle de cargneules (nappe basale, de Bonneval)

sl [c] = Schistes lustrés non différenciés (par oubli ou incertitude d'attribution).

voir l'exposé sur la nomenclature des nappes de schistes lustrés ligures
aperçu général sur la Vanoise

cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Tignes.


Carte géologique simplifiée des abords de la Galise

redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M. Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord ;
plus à l'ouest < cartes voisines > plus à l'est
plus au sud
Autre découpage de la même carte, par coupures moins agrandies et couvrant des secteurs plus larges


Tsanteleina

Galise

Val de Rhêmes
col de l'Iseran (Isère)

LOCALITÉS VOISINES

Val de L'Orco

col de l'Iseran (Maurienne)

Bonneval

Le Carro ; Levanna
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