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Mont Pécloz, 2197 m ; Mont d'Armenaz, 2158 m |
Ces deux sommets jumeaux sont assez différents d'aspect : alors que la montagne du Pécloz culmine par une pyramide calcaire qui est sculptée, pour l'essentiel, dans les bancs de l'Urgonien, celle d'Armenaz est formée par les calcaires argileux de l'Hauterivien, stratigraphiquement sous-jacents, mais qui leur sont juxtaposés ici par suite du redressement des couches.
Cette attitude des couches est due au fait que l'on se trouve ici au flanc oriental d'un grand pli couché, le "synclinal du Pécloz", visible dans les pentes en contrebas
À ce pli fait suite un anticlinal d'Armenaz, dont la charnière se situe aux abords du sommet de la montagne d'Armenaz et au flanc oriental ("normal") duquel appartiennent les calcaires argileux de l'Hauterivien dans lesquels est entaillée la crête nord-orientale de la montagne, jusqu'à la Pointe de Chamosseran.
![]() Deux coupes du secteur des sources du Chéran en rive droite (en haut) et en rive gauche (en bas) du Chéran (noter les replis dysharmoniques du Tithonique à la charnière du synclinal du Pécloz) Commentaires relatifs au cadre structural de cette coupe |
Cet anticlinal d'Armenaz n'est toutefois qu'un repli anticlinal secondaire du flanc ouest de l'anticlinorium d'Orisan (dont les replis ont un dessin en feuille de chêne*). La forme de sa charnière, simple à ce niveau, masque le fait qu'elle représente l'enveloppe d'une pile de replis que dessine, à la Roche Torse, le Tithonique sous-jacent, dans le versant sud-est de la montagne.
![]() La cluse de Bellevaux et le val* jurassien de l'Arclusaz, vus d'avion, du sud-ouest, de l'aplomb du col du Potat. Noter que tous les plis ont un plongement axial vers le nord (c'est-à-dire vers l'arrière gauche). La limite Sénonien - Nummulitique est indiquée en jaune. Les alpages du vallon d'Arclusaz se développent sur le Sénonien du coeur du synclinal de l'Arclusaz, qui est un pli "droit*" (à plan axial subvertical), très ouvert (cf. page Arclusaz), mais dont le flanc oriental se renverse en dessinant le synclinal couché du Pécloz. Alors que les abrupts de l'Encerclement appartiennent au flanc inverse de ce dernier pli, le Pécloz se situe à sa charnière (celle-ci est d'ailleurs affectée d'une ondulation anticlinale que met en évidence l'entaille transversale du ravin d'Armenaz et qui s'observe aussi dans l'Hauterivien et le Valanginien de la Pointe des Arces). |
Au Pécloz le flanc nord de la montagne est assez largement garni par les petits bancs calcaires du Sénonien. Ce sont même leurs couches de base qui forment l'arête ouest jusque peu en contrebas du sommet. Au sommet même les bancs d'Urgonien se rebroussent au delà de la verticale, ce qui correspond à la charnière du synclinal du Pécloz.
Mais les bancs urgoniens ne font qu'y ébaucher le dessin de ce pli, lequel se complète sur la rive opposée de la gorge du Chéran, à la montagne de l'Encerclement par leur renversement complet (voir la page "Mont de la Coche"). Cette différence est dû au plongement d'axe de ce pli qui fait que sa charnière urgonienne s'élève de plus en plus vers le sud, de sorte qu'elle est tranchée par l'érosion au sommet du Pécloz et a été totalement enlevée plus au sud (où elle passerait au dessus du sommet du Mont d'Armenaz).
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Albertville
légende des couleurs (nouvelle fenêtre)
Carte géologique très simplifiée
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
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Schéma structural cartographique des abords de la montagne d'Arclusaz NB : L'axe du synclinal de Serraval passe au col
d'Arclusaz, où il est désigné sous le nom local de synclinal d'Arclusaz. |
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École | LOCALITÉS VOISINES | Combe de Savoie |
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