Beaufayn, But de l'Aiglette

le promontoire montagneux des abords sud-occidentaux de Die

Le cours de la Drôme décrit, aux abords de Die, un demi-cercle ouvert vers le sud, afin de contourner un promontoire montagneux qui s'avance en saillie vers le nord. Ces reliefs, qui culminent avec la montagne de Beaufayn (1251) et se terminent vers le nord au But de l'Aiglette (1006), sont formés par les couches tout-à-fait inférieures du Crétacé, que ceinture la barre tithonique. Cette dernière couronne les crêtes qui dominent les dépressions, ouvertes dans les Terres Noires, dans lesquelles la vallée de la Drôme s'inscrit par tronçons successifs.
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Les montagnes au sud-ouest de Die, vues du sud-est, d'avion, depuis l'aplomb de la vallée de la Drôme au nord du confluent du Bès.
a.Ba = anticlinal (E-W) de Barsac ; s.V = synclinal (N-S) de Vachères ; a.D = anticlinal de Die ; f.F = faille de Fayolle ; a.Be = anticlinal de Beaufayn ; s.J = synclinal du Justin ; f.M = faille du Martouret ; s.sG = synclinal du Serre Grimaud ; ac.J = "accident" (faisceau de failles) de Jonchères.

Dans ces montagnes le dessin très sinueux de la barre tithonique permet de repérer la présence de dislocations multiples qui s'y entrecroisent de façon parfois assez confuse.

On peut y distinguer
a - Des plis d'axe N-S dans lesquels on est tenté de retrouver ceux de la marge sud des plateaux du Vercors (voir pages Vassieux et col du Rousset) :
- Le large synclinal du Justin, dont l'ample ouverture évoque celle du synclinal de Vassieux en Vercors ;
- Le synclinal du Serre Grimaud : ce pli, d'axe N-S, a une forme relativement fermée qui suggère qu'il puisse représenter le prolongement au niveau du Tithonique, du synclinal médian du Vercors (synclinal du col du Rousset). Mais cette corrélation est tout-à-fait incertaine, d'autant que ce pli est sectionné en biais par la faille du Martouret qui pourrait être un prolongement de la faille de la Dent de Die ;
b - Des plis d'axe E-W dont le dessin n'est pas très accusé, sans doute par suite de la déformation qu'ils ont subis lors du plissement ultérieur d'axes N-S :
- Le large synclinal de Vachères, qui se développe à l'ouest de la Drôme jusqu'à buter contre la faille de Saillans mais qui se perd vers l'est, au sud de Die ;
- L'anticlinal du Barsac dont le flanc sud est rompu par une faille SW-NE à rejet dextre (faille de Fayolle) qui peut représenter le prolongement ultime vers le sud-ouest de la faille de la Queyrie (voir pages "Die" et "Parquet") ;
- L'anticlinal de Beaufayn, très ouvert et dont le flanc sud est même affecté par une ondulation synclinale passant entre la Montagne de Beaufayn et le Serre de Chauvière.

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Les escarpements de rive ouest de la vallée de la Drôme, immédiatement au sud de Die, vus du sud-est, depuis le hameau de Boissillon, à la latitude de Mollières.
s.sG = synclinal du Serre Grimaud ; f.M = faille de Martouret.

Du côté ouest, entre Sainte-Croix et Pontaix, la Drôme franchit les barres calcaires du Tithonique et du Crétacé inférieur de l'extrémité nord-ouest de ces petites montagnes, qui y sont abaissées à la faveur du synclinal NW-SE de Vachères. Après le coude à angle droit que la rivière décrit à cette occasion, elle coule du nord vers le sud jusqu'à Espenel, en traversant une vaste zone déprimée où affleurent largement les Terres Noires et dans laquelle sont implantées les localités de Barsac et, plus au sud, d'Aurel.

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La moitié septentrionale du Dôme d'Aurel vue d'avion, de l'est, de l'aplomb de Die.

a.G = anticlinal (N-S) de Gaudichart ; s.V = synclinal (NW-SE) de Vachères ; a.B = anticlinal (E-W) de Barsac
La moitié gauche du cliché montre la partie septentrionale du bombement anticlinal d'Aurel, crevé par l'érosion.
En arrière-plan le plateau du Plan de Baix et la bosse du Taillefer représentent les témoins les plus méridionaux de l'entablement "urgonien" des plateaux du Vercors, qu'entaille la vallée de la Gervanne .


Cette dépression, presque circulaire, est ceinturée de tous côtés par la corniche tithonique, dont les couches ont en outre, globalement, un pendage (modéré) orienté vers l'extérieur selon des directions rayonnantes. Cette disposition "périclinale"* traduit le fait que la dépression s'est creusée au coeur d'un bombement brachy-anticlinal*, le « Dôme d'Aurel ».

Un sondage d'exploration pétrolière y a été réalisé par la COPEFA (Compagnie des Pétroles France-Afrique) dans les années 1960. Il a traversé 600 m de Bathonien marneux, 300 m d'alternances calcaréo-marneuses du Bajocien et plus de 1300 m d'Aalénien-Toarcien à faciès marneux ("dauphinois").

Son origine est évidemment la culmination axiale qui résulte de l'entrecroisement de deux systèmes de plis, l'un E-W, auquel se rattache le synclinal de Vachères et les anticlinaux du Barsac et de Beaufayn, l'autre N-S, dont l'anticlinal de Gaudichart, à l'ouest de la vallée de la Drôme (voir la page "Saillans") est un représentant bien caractérisé.



Carte géologique très simplifiée des environs d'Aurel
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
carte géologique plus réduite montrant le secteur environnant.


cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Die

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Die
Saillans

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