Pradelle, Montagne de Faraud

La vallée de la Roanne à la latitude d'Aucelon et de Pennes-le-Sec

Entre la cluse des Raux et les gorges de l'Escharis la vallée de la Roanne parcourt un secteur où la vallée est assez ouverte et où le lit de la rivière décrit de multiples méandres qui entaillent les couches, presque horizontales, du fond du synclinal d'Aucelon (c'est un pli coffré* très ouvert, doté d'un fond très large et presque plat).En outre, dans les pentes de rive gauche de la vallée, le synclinal E-W d'Aucelon se termine du côté ouest en se rebroussant contre la faille N-S de Saint-Benoît en déterminant ainsi un synclinal presque N-S, le synclinal de Pradelle.
La localité de Pradelle se trouve à l'amont de cette partie de son cours, à l'endroit où les couches se redressent pour former le flanc nord de l'anticlinal de La Servelle.

Vers l'amont la vallée de la Roanne tranche en cluse l'anticlinal de la Servelle, dont la voûte tithonique culmine en rive gauche à la montagne de Reychas.

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La rive gauche de la Roanne en amont de Pradelle vue du sud-est, depuis le bas vallon de Raux
La combe anticlinale du vallon de Raux se ferme en rive gauche de la Roanne, à la faveur de l'abaissement progressif, de l'est vers l'ouest, de l'axe de l'anticlinal de la Servelle (a.S).

Vers l'aval, quelques kilomètres au nord de Pradelle la vallée de la Roanne s'engage en cluse pour couper l'anticlinal de Barnave - Chabanat, orthogonalement à son axe. A vrai dire son lit s'engage dans le Tithonique en entaillant les "gorges de l'Escharis" alors qu'elle traverse encore le bord nord du synclinal d'Aucelon. Comme le fond de ce pli est presque plat la barre calcaire du Tithonique n'a encore là qu'un pendage fort modéré vers le sud, de sorte que le cours de la rivière met longtemps à franchir toute l'épaisseur de ces couches et n'en sort que lorsque le pendage se redresse suffisamment.

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La rive gauche de la Roanne à la latitude de Pennes-le-Sec vue du sud-est, depuis les lacets de la route D.595
ØF = chevauchement du Faraud ; a.Ch = anticlinal de Barnave - Chabanat (axe E-W, plongeant vers l'ouest).
Dans une première étape s'est produit le raccourcissement N-S qui a créé l'anticlinal de Chabanat. Le basculement vers l'ouest de l'axe de ce pli et le chevauchement du Faraud résultent d'une seconde étape de raccourcissement, d'orientation orthogonale, E-W (c'est-à-dire de gauche à droite).

La cluse elle-même est assez courte car l'anticlinal de Barnave est plutôt fermé, avec deux flancs l'un et l'autre assez redressés. Il en résulte que l'Argovien du coeur de ce pli n'affleure qu'assez brièvement et que la rivière rentre de nouveau en gorges pour traverser le Tithonique de son flanc nord.

En rive gauche de la Roanne l'axe de l'anticlinal de Chabanat plonge assez fortement vers l'ouest de sorte que sa barre de Tithonique, qui en dessine la charnière au sommet de Chabanat, s'enfonce sous le chevauchement du Faraud dès le col de Betton.
L'accroissement du plongement axial du pli, qui se manifeste dans ce secteur, est dû à ce que l'on aborde ici la zone de dislocation sub-méridienne de Saint-Benoît, qui débute ici par un "synclinal de Pradelle" orthogonal aux plis E-W. Ce dernier pli n'est en fait que le crochon du chevauchement de la Montagne de Faraud doté d'une nette vergence est, qui lui fait suite.

Cette bande disloquée de Saint-Benoît est constituée fondamentalement par un dispositif de failles et de plis N-S. Ces accidents résultent sans doute de l'écrasement, selon une direction E-W, du faisceau de failles de Saillans (il s'agit de failles anciennes, subverticales, dont le jeu originel, sans doute contemporain de la formation des plis E-W, était probablement à la fois extensif et coulissant.

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La rive gauche de la Roanne au niveau de Savel vu depuis la rive droite, au niveau du 3° lacet (point coté 558) de la route de Savel.
a.Ch = anticlinal de Chabanat ; s.SB = synclinal de Saint-Benoît ; f.SB = faille N-S de Saint-Benoît.

Le défilé de Savel, qui correspond au flanc nord du pli, est moins étroit que les gorges de l'Escharis, car, à ce niveau du cours de la Roanne, sa rive droite est garnie de matériaux glissés sur la pente (ce vaste glissement de versant s'étend sur 2 kilomètres de large et remonte jusqu'au pied du village de Rimon, où se trouve son origine.
En rive gauche par contre l'érosion a dégagé le Tithonique vertical et, à la faveur de ce pendage, a isolé, peu au dessus du lit de la Roanne, un banc massif, qui forme un monolithe appelé l'Aiguille.


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Carte géologique très simplifiée des environs de Pennes
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074 
contexte régional de ce fragment de carte


En rive droite de la Roanne le coeur du pli, éventré jusqu'à l'Argovien, est suivi par le vallon de Bramevache qui descend vers la Roanne. En rive nord de ce vallon les pentes de Savel appartiennent à la dalle tithonique du flanc nord de l'anticlinal, mais elles sont largement garnies de matériaux éboulés, glissés sur la pente. Ces éboulements proviennent d'arrachements qui se sont produits plus en amont, dans le secteur de Rimon, à partir de couches tithoniques et berriasiennes qui ont glissé sur des dalles structurales, inclinées vers la vallée du flanc nord-est du synclinal de Saint-Benoît.

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cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Die et Dieulefit

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