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Mont Pelvoux, Pic Sans-Nom |
Le sommet du Pelvoux a longtemps donné son nom au massif, mais il ne culmine en fait (à la Pointe Puiseux), qu'à 3943 m (c'est-à-dire plus de 150 mètres moins haut que la Barre des Écrins). Il constitue le bastion le plus oriental d'un puissant chaînon E-W, dont l'extrémité occidentale, formée par les Pics d'Ailefroide, domine les sources du Vénéon. En forme de selle glaciaire, il se termine abruptement du côté oriental en dominant de 2000 m le village d'Ailefroide et la vallée du Torrent de Saint-Pierre (qui descend du Pré de Madame Carle).
image sensible au survol et au clic![]() |
Le toit du granite d'Ailefroide est souligné de rose f.M = faille de la Momie ; cette importante cassure
E-W abaisse son compartiment septentrional (à droite).
Elle suit, vers l'ouest, le pied des abrupts du chaînon
Pelvoux - Pics d'Ailefroide. |
L'essentiel de ce chaînon est formé de gneiss variés, disposés de façon assez désordonnée (une grande partie étant formée d'anatexites*, c'est-à-dire de granite inhomogène, riche en enclaves de gneiss). Leur soubassement granitique affleure au pied des abrupts, du côté nord (dans la vallée du Glacier Noir) et est (village d'Ailefroide et vallon de Saint-Pierre), ainsi que dans une petite boutonnière d'érosion du versant sud de la crête, qui a été ouverte par les cirques des glaciers du Coup de Sabre et de Sialouze.
![]() Le Pelvoux, versant sud-est, vu dans l'enfilade de la basse vallée d'Ailefroide, depuis la route de Chambran. Le point culminant (pointe Puiseux) ne pointe qu'à peine par dessus la crête des Rochers Rouges, qui limite le plateau glaciaire sommital du côté sud. La limite supérieure du granite dans lequel est entaillé le vallon de Saint-Pierre est abaissée, du côté du Pelvoux , par une faille N-S qui court à flanc de versant quelques 400 à 500 m au dessus du fond de vallée. Le granite qui forme les deux épaulements encadrant la vallée, en aval d'Ailefroide, est celui qui appartient au compartiment sud-est de l'accident d'Ailefroide, soulevé par rapport à celui du pied du Pelvoux. |
Sur le versant sud, qui s'abaisse vers le vallon du Sélé, d'ailleurs moins abruptement que les autres faces, les gneiss plus ou moins migmatisés et les bandes de gneiss amphiboliques garnissent les pentes sur toute leur hauteur. Au bord sud de la selle glaciaire du Pelvoux affleure même un minuscule chapeau de calcaires marbreux du Jurassique supérieur (il coiffe le sommet des Rochers Rouges et surplombe le couloir Coolidge) : sa présence témoigne d'une part de ce que le Pelvoux était déjà une zone haute, sans doute proche de la crête d'un bloc basculé à cette époque, d'autre part de ce que les crêtes actuelles ne sont sans doute que peu en dessous de l'ancienne surface du socle cristallin.
Le toît du pluton* granitique gagne en altitude en direction du nord-ouest, à tel point qu'il est mis à nu par l'érosion dans le versant ouest du Pic Sans-Nom et sur son arête sud (de Sialouze), où il est pratiquement horizontal : il se repère sans peine par la différence de patine des roches (le granite ayant une teinte plus claire, ocreuse).
![]() Le versant sud- est du Pic Sans-Nom (vue plus détaillée d'une partie du cliché précédent) On y distingue particulièrement bien le contact entre le pluton* intrusif et sa chape de gneiss (anatexites ou gneiss migmatisés, selon les points). |
![]() La partie médiane du chaînon du Pelvoux vue d'enfilade, de l'ouest, depuis les pentes du Pic d'Ailefroide oriental : on voit bien le chapeau de gneiss (anatexites) qui coiffe le bombement du sommet du pluton. |
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Pics d'Ailefroide |
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![]() Pelvoux |
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