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chaînon de Clouzis |
Le chaînon de Clouzis, qui se connecte au Dôme du Monêtier par la Pointe des Arcas (3479), sépare la vallée d'Ailefroide de celle de Chambran. La profonde coupe naturelle de son versant occidental, qui constitue la rive gauche de la vallée du torrent de Saint-Pierre, en amont d'Ailefroide, y met en évidence deux cassures de chevauchement qui pénêtrent profondément dans le socle cristallin. Elles s'y repèrent à ce qu'elles y occasionnent un décalage de l'interface gneiss-granite, plus, plus au sud, au sein du granite, par les bandes de mylonites* qu'elles ont engendrées, jusqu'au delà de la Tête de la Draye, sur la rive nord-ouest du Rif du Fraysse.
L'analyse des caractères de ces cassures montre qu'elles sont orientées NE-SW, avec un sens de déversement vers le nord-ouest, ce qui porte à y voir des accidents anté-nummulitiques. De fait elles sont tranchées, du côté sud, par la faille du Rif du Fraysse, (cassure principale de l'accident d'Ailefroide) dont le tracé a un azimut à peine plus est-ouest, mais qui est par contre beaucoup plus fortement pentée (subverticale). Cela s'accorde bien avec le fait que cette faille a joué plus tardivement, d'ailleurs en décrochement, lors des déformations post-nummulitiques (voir le schéma explicatif général).
![]() Détails des crêtes de Clouzis vues du sud-ouest, depuis la Bosse de Clapouse On a indiqué par des hâchures horizontales les deux dalles structurales orrespondant à la dénudation du miroir de faille du chevauchement de l'écaille du Pic du Rif. Elles sont donc vues "de dessus", ce qui veut dire que le point d'observation se trouve légèrement au dessus du prolongement méridional du plan de la surface de chevauchement et attribue à ce dernier une orientation voisine de N40. Au sud-ouest d'Ailefroide l'orientation de cette surface la conduit à rejoindre l'extrémité aval du vallon de Clapouse, où elle est alors recoupée par le prolongement méridional de la faille du Rif du Fraysse (cf. carte géologique au 1/50.000°, feuille Saint-Christophe) . |
![]() Le versant occidental du chaînon de Clouzis vu de l'ouest, depuis les pentes orientales du Mont Pelvoux (interprétation du cliché ci-dessus) Ce dessin est extrait de l'ouvrage de Paul Gidon (1954), qui décrivait pour la première fois les cassures du chaînon de Clouzis. Il a été légèrement retouché en ce qui concerne la désignation des chevauchements, car l'écaille des Grangettes y était alors appelée "écaille de l'Eychauda". (il est donné ici à titre anecdotique, pour le plaisir personnel de l'auteur du site Geol-Alp, car c'est un des premiers dessins produits par sa plume, encore balbutiante, qui ait été publié...) |
La partie septentrionale du chaînon de Clouzis est traversée par une autre grande cassure, la faille du Riou de Dormillouse. Comme la faille du Rif du Fraysse elle a un très fort pendage vers le sud et est orientée NE-SW. Son rejet consiste en un abaissement d'un millier de mètres de son compartiment méridional.
Cette cassure majeure tranche la surface de chevauchement de l'écaille
du Rif, au col de Séguret Foran : elle est donc, comme
l'accident d'Ailefroide, postérieure
aux écailles anté-nummulitiques. Il est donc à
présumer qu'elle a aussi joué un rôle similaire,
de décrochement dextre, lors des déformations post-nummulitiques.
Elle se poursuit du côté oriental de la crête,
dans les abrupts occidentaux de la crête des Grangettes,
en rive droite du haut vallon du Grand Tabuc
mais son tracé se perd, plus au nord-est, sous les éboulis
du fond de ce vallon, où elle devrait vraisemblablement
suivre à peu près le long du cours inférieur
du Grand Tabuc : il est possible qu'elle y occasionne effectivement
un décalage horizontal dextre du tracé de la surface
de transgression du Nummulitique, puis de la surface de charriage
du sub-briançonnais. Toutefois les éléments
fournis par la cartographie restent à cet égard
ambigüs (cf. carte
géologique au 1/50.000°, feuille Briançon).
L'importance majeure de cette faille se manifeste également
par le fait qu'elle se prolonge, semble-t-il, sur la rive opposée
de la vallée d'Ailefroide, jusqu'au coeur même du
massif des Écrins, en traversant la face nord du chaînon
du Pelvoux, pour se raccorder à
la faille de Coste Rouge qui limite la face nord des Pics d'Ailefroide
(cf. carte
géologique au 1/50.000°, feuille Saint-Christophe).
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Mont Pelvoux |
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