Le linéament briançonnais oriental

structure des confins orientaux de la zone briançonnaise

Le présent exposé, en grande partie inédit, s'intéresse au domaine de la marge orientale de la zone briançonnaise, depuis la Vanoise occidentale jusqu'aux abords de la plaine du Pô (vallée de la Maira). Il porte sur les rapports géométriques de cette zone avec les domaines piémontais et ligures qui constituent les chaînons plus orientaux de la région frontalière franco-italienne ; il expose en très grande partie des vues inédites, qui sont celles de l'auteur du site geol-alp, sur la base de faits qui n'avaient pas été coordonnés dans cette optique jusqu'à la date de rédaction de ce texte (année 2004).

Documents à consulter pour suivre cet exposé :
carte d'ensemble du Briançonnais,
carte du
massif d'Escreins et carte de la Haute Ubaye-Haute Maira
Pour l'essentiel son contexte général est présenté dans la page
exposé d'ensemble sur la tectonique de la région briançonnaise
et dans les aperçus sur le Briançonnais au sud du Guil et sur la tectonique de la Vanoise.

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Dans toute la zone briançonnaise des failles longitudinales recoupent les nappes et les plis qui les affectent. Elles sont parallèles à l'allongement de la zone, donc à la plupart de ses plis et bien souvent aux tracés de ses surfaces de chevauchement. C'est particulièrement le cas dans les secteurs du Briançonnais oriental, où ces surfaces de chevauchement sont souvent basculées aux abords de la verticale, ce qui a pour conséquence que l'on a eu tendance à confondre ces failles tardives avec les chevauchements des nappes élémentaires.
A la latitude du Briançonnais proprement dit on peut en distinguer deux groupes :
- Un premier groupe, occidental, est constitué par le faisceau de la faille de la Durance, dont le tracé a dirigé le cours de la vallée de la Durance en aval de L'Argentière. Bien défini dans la région de Guillestre les prolongements nord-ouest et sud-est de ce faisceau de failles sont moins bien connus ; il n'est cité ici que pour mémoire et fait l'objet d'un autre exposé.
- Un second groupe affecte la partie orientale de la zone briançonnaise : c'est celui qui sera plus spécialement étudié ci-après. Il constitue un faisceau de cassures espacées les unes des autres de quelques kilomètres. Mais ce faisceau de cassures ne représente en fait qu'un tronçon d'un grand linéament que l'on peut suivre depuis le val Maira (en Italie), en passant par la Haute Ubaye et le Queyras occidental ("faille de Ceillac"), et la Vanoise ("cicatrice de Chavière" en marge orientale de la zone houillère de la Vanoise), jusqu'en Tarentaise. En raison de cette grande continuité longitudinale, il est proposé de le désigner du nom de "Linéament* briançonnais oriental".

Carte géologique très simplifiée de l'arc alpin occidental dans sa partie méridionale, de la Vanoise aux abords de la plaîne du Pô.

montrant le tracé des principales cassures constituant le linéament briançonnais oriental (en bleu)
Le Briançonnais proprement dit, à soubassement sédimentaire paléozoïque, est figuré en orangé et l'Ultra-briançonnais, à soubassement métamorphique, en rose pâle.

(légende commune au schéma structural des Alpes)

figure de taille normale version plus grande

1/ A la latitude du Briançonnais proprement dit la plus marquante des cassures de ce faisceau est la faille de la Clarée. Il s'agit d'un couloir fracturé, orienté presque N-S, qui est large souvent d'une ou plusieurs centaines de mètres et sur lequel se branchent quelques failles satellites. Il est souligné par des affleurements souvent importants de gypses et de cargneules, hébergeant des corps plus ou moins lenticulaires de terrains variés, en prédominance rattachables aux "écailles intermédiaires" du domaine ultra-briançonnais.

Coupes schématiques des
confins orientaux du Briançonnais au nord de Névache

1 = au nord du col de la Vallée Étroite (voir les pages "Sarrasins" et "Grand Argentier") ;

2 = peu au nord du refuge de la Vallée Étroite (pages "Gardioles" et "Vallée Étroite");

3 - au niveau du col des Thures (rive droite de la Clarée entre Névache à gauche et Plampinet (pages "Névache" et "col de l'Échelle")

extrait de Gidon et Barféty, 1975
(quelques détails sont retouchés ; d'autres mériteraient de l'être ...)

La figure ci-dessus est la première qui ait été publiée, dans une note dont le propos était précisément de mettre en évidence le rôle joué par ce thème structural.

image sensible au survol et au clic

Le tronçon aval de la vallée de la Clarée vu du sud, depuis les abords nord-ouest de l'ancien fort du Gondran.
La faille de la Basse Clarée (f.Cl) est vue d'enfilade ; elle dirige cette portion du tracé de la vallée qui, néanmoins, la traverse en biais, à angle aigu. Noter son fort pendage vers l'ouest, le fait qu'elle sectionne les replis de sa lèvre orientale (ouest du col de l'Échelle notamment) et que le style de plissement des unités imbriquées de ses deux lèvres est très dissemblable : vaste voûte peu déversée (anticlinal de Lenlon, a.L) du côté ouest, accordéon de plis couchés (synclinal de Roche Bernaude, s.B et anticlinal de la Pointe Gaspard, a.G) du côté oriental.

Plusieurs autres failles, comparables et à peu près parallèles à la faille de la Basse Clarée et inclinées comme elle vers l'ouest, se suivent également du nord au sud du Briançonnais oriental (voir la carte nord et la carte sud de ce secteur); les deux plus importantes sont à l'ouest la faille de Lenlon et à l'est la faille des Acles (voir la page Acles) mais des cassures plus modestes les raccordent et les anastomosent en dessinant sur la carte une sorte de tresse.

Ces cassures ont pour caractéristique remarquable de trancher les charnières des plis rétrodéversés qui affectent les nappes briançonnaises, ce qui signifie clairement que leur formation est encore plus récente que le rétrocharriage du Briançonnais sur le domaine piémontais. Elles ont un très fort pendage vers l'ouest, pendage qui s'atténue en général vers le haut, ce qui semble dû à une déformation tardive en rétro-déversement (basculement vers l'est). Leur jeu semble avoir été principalement extensif, avec des rejets pluri-hectométriques, mais comportait vraisemblablement aussi une composante coulissante.
Enfin, sur toute sa longueur, ce faisceau de cassures s'accompagne de larges affleurements de cargneules, souvent associées à du matériel gypseux, qui se répartissent de façon capricieuse en marge de ces failles, de sorte qu'il n'en soulignent que grossièrement le tracé. Ce sont sans doute, au moins en partie, des remontées diapiriques* qui ont emprunté les plans de cassure.

Ce phénomène, particulièrement favorisé par le contexte extensif, implique que des masses gypseuses susceptibles d'alimenter ces remontées existaient en profondeur : il s'agit probablement du prolongement (en position renversée sous les nappes briançonnaises rétrocharriées) de la "nappe des gypses", terme sous lequel on désigne souvent la puissante masse gypseuse que l'on trouve en Maurienne (entre Modane et le col du Mont Cenis) entre la nappe des schistes lustrés et le matériel briançonnais.
Tout du long de ce linéament on observe également des indices de l'extravasion* latérale de ce matériel gypseux, de part et d'autre du tracé des fractures le long desquelles ce matériel à du monter. Ceci indique très vraisemblablement que ce phénomène s'est produit là encore très tardivement, alors que l'érosion avait déjà suffisamment décapé les parties hautes de l'édifice tectonique créé antérieurement par les efforts compressifs : on peut penser qu'il s'agit donc d'événements fini-tertiaires, voire quaternaires.

On notera également que c'est le long de ces cassures que s'observent la plupart des affleurements rattachables aux "écailles intermédiaires" du domaine ultra-briançonnais : on peut penser que ces lambeaux, dont la répartition précise et la disposition sont souvent assez capricieux, ont sans doute été entraînés vers le haut, probablement de façon assez chaotique, avec ces remontées diapiriques.

2/ Le tracé de ce linéament du Briançonnais oriental peut être suivi tronçons par tronçons, à partir du secteur proprement briançonnais, vers le nord comme vers le sud, malgré quelques petites ambiguïté sur les correspondances exactes entre les cassures observables aux différentes latitudes :

a) Vers le nord les deux failles de la Clarée et des Acles traversent la partie amont de la vallée de Bardonecchia, en encadrant le chaînon des Rois Mages (voir la carte de ce secteur).

image sensible au survol et au clic

Le chaînon des Rois Mages et ses abords sud-orientaux en versant italien vus d'enfilade, du sud - sud-est, depuis le col des Acles (frontière franco-italienne à l'est de Névache)
f.Cl = faille de la Clarée ; f.A = faille des Acles (f.AW = branche ouest ; f.AE = branche est)
u.B = unité briançonnaise de Roche Bernaude ; u.GB = unité briançonnaise de Gran Bagna ; u.B = unité briançonnaise des Sette Fontane ; u.PE = unité piémontaise externe des Rocce del Rouas et du Grand Argentier ; u.L = unités ligures.
a.G = anticlinal couché de la Pointe Gaspard ; s.B = synclinal couché de la Roche Bernaude.
ØGB = surface de chevauchement (renversée) de l'unité briançonnaise de Gran Bagna ; ØPE = surface de contact tectonique (renversée) de l'unité u.PE avec u.GB.

A l'extrémité nord de ce chaînon le linéament briançonnais oriental passe en Maurienne en franchissant la crête frontière aux abords orientaux du col de la Vallée Étroite. Il y est représenté par le couloir tectonique d'Arrondaz que délimitent à l'ouest la faille du Jeu, prolongement de la faille de la Clarée, et, à l'est, la faille d'Arrondaz qui prolonge celle des Acles (voir les pages Vallée Étroite, Rois Mages, Roche Bernaude et Val Fréjus).

Il est à remarquer que dans ce secteur il décrit un coude presque brutal en passant d'un azimut N165 au sud à N10 au nord, ce qui représente une inflexion de 25° dans le sens de l'arcuature des Alpes (voir la carte à la page "cartes de Maurienne").

- En rive droite de l'Arc le linéament est représenté par un couple similaire de cassures, qui déterminent le vallon de Polset et le col de Chavière (voir la page Chavière). Elles suivent la vallée du Doron de Chavière puis de celui de Pralognan (en s'écartant un peu de leur talweg vers l'ouest) pour se diriger vers Bozel en suivant les abords de la crête de La Portette - Dent de Villard.

image sensible au survol et au clic

La vallée du Doron de Chavière, vue du sud, depuis le col d'Aussois.
La vallée est ici entaillée dans la partie marginale de la retombée ouest de la coupole structurale de la Vanoise orientale, que la cicatrice de Chavière sépare de la Vanoise occidentale. Elle ne suit pas exactement cet accident et s'inscrit à peu près la limite entre matériels calcaire et cristallin de la vanoise orientale. On a indiqué également son prolongement au delà de Pralognan jusqu'au niveau de Champagny.

On connaît là ce linéament sous le nom de "cicatrice de Chavière - Champagny" car il y juxtapose deux domaines qui sont bien différents par leur socle paléozoïque, la Vanoise occidentale (zone houillère briançonnaise) et la Vanoise orientale méridionale (massif de Chasseforêt) puis septentrionale (massif de Bellecôte).

- Plus au nord encore, en Tarentaise, dans les pentes orientales de la station de La Plagne, la trace du linéament briançonnais oriental semble se perdre, car elle ne pénètre pas, au delà de son intersection avec le chevauchement septentrional de la Vanoise orientale, dans le soubassement de ce chevauchement (c'est-à-dire dans la zone houillère briançonnaise).

Mais en fait la bande gypseuse qui jalonne la cicatrice de Chavière - Champagny se raccorde là, par une zone étranglée (qui passe sous la Montagne du Carroley, au nord-est de La Plagne), à celle qui frange le front du socle chevauchant des massifs de Bellecôte et du Mont Pourri. Cette bande gypso-cargneulique du col de la Chal a en effet une disposition similaire, presque verticale, et c'est elle qui, à cet endroit, sépare la Vanoise houillère de la Vanoise cristalline.

La cicatrice de Chavière - Champagny semble donc se poursuivre vers le nord-est par l'accident du col de la Chal (comme l'avait déjà admis Fr. Ellenberger, dès 1958). Mais ce prolongement se fait au prix d'une torsion azimutale de plus de 50° dans le sens horaire. Cette importante torsion dextre, qui n'est, bien sûr, que l'expression de la courbure de l'Arc alpin à niveau, est vraisemblablement attribuable plus précisément au jeu coulissant de la faille de la moyenne Tarentaise (voir la page consacrée à cet accident).

Enfin, au nord-est de la station des Arcs l'accident subvertical de la Chal est définitivement tranché par un chevauchement peu penté qui traverse, au niveau de Sainte-Foy, les pentes de rive gauche de la vallée de l'Isère (Haute Tarentaise). Au nord-est de ce point on peut considérer que son prolongement septentrional, transporté par le charriage du Briançonnais interne, s'interrompt définitivement, enlevé par l'érosion.


b) Vers le sud le linéament du Briançonnais oriental rejoint d'abord la vallée du Guil en amont de ses gorges. Il comporte deux failles principales qui encadrent le lambeau de schistes lustrés d'Arvieux et, du côté ouest, une faille apparemment moins importante qui prolonge assez vraisemblablement celle de Lenlon du secteur au nord de Briançon.

1- Au sud du Guil la branche occidentale (faille de Ceillac, prolongement probable de la faille de la Clarée) passe par Bramousse et Ceillac (voir la carte de ce secteur) pour rejoindre l'Ubaye, par le col Tronchet (pages Ceillac, Eissassa et Maurin), à Maljasset.


Le site de Ceillac vu du sud, depuis la Croix du Signal du Mélezet
n.Cl = nappe de la Clapière ; éc.B = écailles de Bramousse et leur matrice de cargneules ; f.C = faille de Ceillac (en rouge). Les larges affleurements de cargneules du col Fromage correspondent au passage de la faille du col Fromage, parallèle à celle de Ceillac et inclinée vers l'ouest (vers l'avant gauche) comme elle.


2- La faille orientale (accident du col Fromage) passe par le vallon de Souliers, subit un décrochement dextre à l'ouest de Château Queyras, pour traverser le Guil en aval du verrou rocheux de l'"Ange Gardien" (page "Bramousse") et parvenir au col Fromage. Au sud de celui-ci elle se prolonge, par le revers oriental des crêtes de Beaubardon (page Beaubardon) et du Rissace (page Rissace), le col Albert et le pied oriental des Rochers de l'Eyssassa pour rejoindre l'Ubaye à Combe Brémond ( page Maurin).

version muette de cette image

La rive droite de l'Ubaye à la hauteur de Combe Brémond vue du bas vallon de Mary (en premier plan les quartzites triasiques de l'unité de Combe Brémond pointent sous les mélèzes).
f.C
= faille de Ceillac ; f.Fr = accident du col Fromage (ici contact Briançonnais - Schistes lustrés).
On perçoit bien le fait que la faille de Ceillac recoupe obliquement les autres surfaces de chevauchement, qui sont moins pentées (toutes sont d'ailleurs renversées vers la droite, c'est-à-dire vers le nord-est) ; il en va de même pour l'accident du col Fromage (bien que cela apparaisse moins clairement ici) .



Coupe schématique et synthétique des crêtes de rive droite du vallon du Mélezet (en haut)
et de la rive droite de l'Ubaye à la hauteur de Combe Brémond (en bas)


3 - Une troisième cassure, de rejet sans doute plus modeste, semble bien constituer le prolongement méridional de la faille de Lenlon. Elle se suit entre Briançon et la Haute Ubaye, c'est-à-dire au revers orientaux des massifs de Peyre Eyraute et d'Escreins, parallèlement mais plus à l'ouest que la faille de Ceillac. Elle affecte sur toute sa longueur le flanc oriental de l'anticlinal des Ayes, qui se poursuit par l'anticlinal oriental du Guil, en y sectionnant longitudinalement l'empilement des nappes qui sont enroulées par ce pli, ce qui aboutit à les recouper plus ou moins en biais selon le cas.

Au nord du Guil, où elle avait été assimilée à la surface de charriage de la nappe de La Clapière, elle a été dénommée faille des Fouranes (voir les pages "Croseras", "Clapouse" et "Clapeyto"). Au sud du Guil elle se prolonge, plus bas dans l'empilement, par la faille de La Traverse (voir la page "Assan") qui limite, au sud de Ceillac, les affleurements de la nappe d'Assan par rapport à ceux de la nappe de la Font-Sancte (voir les pages "Mourière","Lourette", Prés Sébeyrands" et "Sainte-Anne").


Coupe entre vallée du Guil et vallée du Cristillan (les couleurs individualisent les unités juxtaposées ; le rose brunâtre est la teinte unique correspondant aux diverses grandes bandes de gypses et cargneules).

La faille de Ceillac et la faille de Fromage, se rejoignent par un tracé convergent à l'occasion de leur traversée par la vallée de l'Ubaye (voir la carte de ce secteur), sans doute parce que l'entaille de la rivière est assez profonde pour atteindre le niveau où elles convergent vers le bas. Au sud de l'Ubaye l'accident unique résultant détermine alors le vallon de Mary (voir la page Mary).

En ce qui concerne la faille de La Traverse on la suit jusqu'à la crête Font-Sancte - Girardin (voir la page "Sainte-Anne") mais elle ne se poursuit pas dans le versant Ubaye de cette crête : son plan, sub-vertical, s'y montre sectionné par celui, sub-horizontal, de la surface de charriage de la nappe de la Font-Sancte. Compte tenu du rejet rétroverse de cette dernière il paraît plausible de considérer qu'elle se poursuit sous cette surface par la cassure verticale qu'est la faille de La Barge qui vient buter vers le haut, 2 km plus au SW, contre cette même surface de chevauchement (voir les pages "Font-Sancte" et"Maurin").

Plus au sud le tracé de cette faille de La Barge se rapproche progressivement de celui de la faille de Ceillac, jusqu'à n'en être plus séparée que par une largeur de l'ordre de 500 m au niveau du Col de Mary. En même temps le compartiment intercalaire, des calcschistes de Ceillac-Chiappera, voit se réduire les affleurements de calcschistes néo-crétacés au profit du matériel gypso cargneulique de leur soubassement.

version muette de cette image

La valle del Maurin vu du nord (orientation inverse de celle des clichés précédents), depuis le col de Mary (frontière franco-italienne)
u.R = unité du Roure ; f.C = faille de Ceillac ; u.B = unité du Boulliagna (= bande de Ceillac - Chiappera = b.C-C) ; f.B = faille de La Barge ; u.AM = unité des Aiguilles de Mary ; u.M = unité de Marinet.


Ces deux cassures se perdent ensuite au sein des accidents longitudinaux qui affectent le permo-houiller axial de la zone briançonnaise, la plus occidentale au pied nord-oriental de la Rocca la Meja et la plus orientale au village de Preit, où disparaissent les derniers jalons de carbonates mésozoïques qui la jalonnaient ("cicatrice de Preit").

A partir du col de Mary et plus au sud, en territoire italien, le linéament briançonnais oriental se partage de nouveau en deux branches qui encadrent le chaînon du Monte Boulliagna (voir les pages Valle del Maurin, Chiappera et Boulliagna) puis, plus au sud celui du Monte Midia (mais il semble que ce soit la faille de Ceillac qui représente ici la branche orientale du faisceau de cassures).


3/ Signification et origine du linéament briançonnais oriental

En définitive, le linéament briançonnais oriental s'avère suivre sensiblement (voire exactement) tant au nord qu'au sud, la limite entre deux domaines paléogéographiques du Paléozoïque qui sont très distincts : le bassin des molasses houillères à l'ouest et le bloc surélevé où le socle métamorphique hercynien n'a reçu de sédiments qu'à partir du Permien.
Il est donc à présumer qu'il s'agit d'une paléofaille hercynienne majeure, qui a été réactivée à diverses reprises et de différentes manières au cours de l'histoire alpine, en fonction des contraintes qu'elle a été amenée à subir. Plus précisément il s'agit donc de l'ancienne faille (ou faisceau de failles) extensive qui limitait du côté oriental le bassin houiller hercynien.

Elle a dû rejouer d'abord en extension en délimitant des micro-bassins lors des épisodes extensifs synsédimentaires, puis en compression en pinçant les sédiments alpins qui ont pu s'appuyer sur ses lèvres.

Enfin il semble que ce faisceu de cassures ait eu, lors d'épisodes relativement tardifs de l'édification de la chaîne alpine, un jeu en coulissement. En effet cette interprétation est seule susceptible d'expliquer, outre le parallélisme de ses 3 failles majeures, certaines autres particularités que l'on y observe, telle le sectionnement en biais par des cassures coulissantes dextres (ce qui suggère un jeu par coulissement dans ce sens, c'est-à-dire un pivotement anti-horaire du domaine plus oriental qui supporte les nappes de schistes lustrés).

...

Schémas en perspective plongeante aérienne (à partir d'images tirées de Google-earth) :

image sensible au survol et au clic

Le contexte structural de la partie nord-occidentale de la zone briançonnaise.
En rouge le linéament briançonnais occidental ; en bleu le linéament briançonnais oriental ; en blanc les surfaces de chevauchement par charriage.
Schistes lustrés = domaines piémontais et ligure ; Pié. = frange de matériel piémontais ; Ultra-Br. = Ultra-briançonnais = zone d'Acceglio et Vanoise orientale, à socle cristallin ; Br.E = frange briançonnaise orientale ; Br.W = frange briançonnaise (et subbriançonnaise) occidentale ; F.à h. = flysch à Helminthoïdes de l'Embrunais (nappe du Parpaillon).


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Le contexte structural de la partie sud-orientale de la zone briançonnaise.
En rouge le linéament briançonnais occidental ; en bleu le linéament briançonnais oriental ; en blanc les surfaces de chevauchement par charriage.
Schistes lustrés = domaines piémontais et ligure ; Ultra-Br. = Ultra-briançonnais = zone d'Acceglio et Vanoise orientale, à socle cristallin ; Br.W = frange briançonnaise (et subbriançonnaise) occidentale ; F.à h. = flysch à Helminthoïdes de l'Embrunais (nappe du Parpaillon).

image sensible au survol et au clic

Le contexte structural de la terminaison sud-orientale de la zone briançonnaise (en Italie).
En rouge le linéament briançonnais occidental ; en bleu le linéament briançonnais oriental ; en jaune la faille Ruburent-Bersezio ; en blanc les surfaces de chevauchement par charriage et le contact stratigraphique de la couverture sur le socle cristallin autochtone.
Schistes lustrés = domaines piémontais et ligure ; Ultra-Br. = Ultra-briançonnais = zone d'Acceglio et Vanoise orientale, à socle cristallin ; Fàh = flysch à Helminthoïdes de l'Embrunais (nappe du Parpaillon).

Pour plus de détails sur les accidents longitudinaux de la marge orientale de la zone briançonnaise on se reportera aussi :
- à l'exposé extrait de la notice de la carte Aiguille de Chambeyron au 1/50.000° ;
- à la publication069 et à l'exposé consacré à la zone briançonnaise au sud du Guil

On trouvera d'autre part des vues nouvelles, inédites, sur les failles longitudinales des confins occidentaux du Briançonnais en Savoie (Tarentaise) à la page : "La faille de la moyenne Tarentaise" (section "Mont-Blanc - Beaufortain").

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