La Buisse

extrémité septentrionale du versant occidental de la montagne du Ratz

Le village de La Buisse est situé à la limite entre la plaine alluviale de l'ombilic* de Moirans et les pentes du chaînon calcaire de la Montagne de Ratz, à l'endroit où ce dernier s'ennoie vers le nord-ouest, sous l'enduit de dépôts morainiques que le glacier de l'Isère a déposé à la périphérie de la cuvette de Voiron.

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La marge orientale du Voironnais et la montagne de Ratz, vues d'avion du sud-ouest depuis l'aplomb de la Crue de Moirans.
On a représenté en tirets gras de couleurs les arcs morainiques du Voironnais. Ils se terminent vers le SE en s'appuyant sur le relief de bedrock* de la montagne de Ratz (à l'exception de ceux du premier stade de retrait [W1] du Würm et d'un chapeau de moraine rissienne). voir la carte morphologique de la montagne de Ratz.
a.R = anticlinal du Ratz (charnière occidentale) ; f.B = faille de la Buisse

Un trait remarquable est la présence d'une vaste carrière ouverte au flanc de cette montagne. Elle exploite les couches calcaires du Jurassique terminal et de la base du Crétacé, qui présentent ici des faciès d'eaux peu profondes typiques du domaine jurassien*.

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La carrière de La Buisse, sur le versant ouest de la montagne de Ratz, au sud de La Buisse, vu de la plaine de l'Isère, entre échangeur autoroutier de Mauvernay et La Buisse.
L'entaille de la partie gauche de la carrière attaque l'inflexion des couches qui correspond à la charnière occidentale du pli coffré de l'anticlinal du Ratz (a.R).


La succession que met à nu la carrière montre bien son caractère jurassien par l'absence de membres marneux entre les calcaires récifaux du "Portlandien" (d'âge Tithonique - Berriasien inférieur) de la base de la coupe et son sommet qui attaque les calcaires du Fontanil.
Deux vires discrètes correspondent à des passées (peu épaisses) de lits marneux et/ou marno-calcaires. La vire inférieure montre les faciès caractéristiques du Purbeckien du Jura. Elle est surmontée par des calcaires à caractère périrécifal (à polypiers ou à rudistes), qualifiés anciennement par les carriers de "marbre bâtard", qui sont l'équivalent vraisemblable des calcaires de faciès analogue du chaînon de la Grande Sure.


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L'extrémité nord du front de taille de la carrière de La Buisse (état en 2000).
On y voit ici la retombée occidentale de l'anticlinal du Ratz car, en se coudant là vers l'ouest le glacier isérois a moins attaqué le versant que plus au sud (c'est, par contre, l'érosion humaine qui, en augmentant le recul du versant, permet d'en voir une coupe oblique plus profonde).

La succession des couches y est très peu différente de celle du Bec de l'Échaillon ; toutefois les niveaux marins du balcon y sont remplacés par les faciès d'émersion de type Purbeckien (à minces lits de marnes vertes séparant des bancs calcaires à cailloux noirs) qui sont communs dans le Jura ; d'autre part les marbres compacts sont ici absents de la masse inférieure des calcaires jurassiques et remplacés par des calcaires lités déposés dans la partie plus interne de la plate-forme.

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Détail du front de taille méridional de la carrière de La Buisse (en 1973)
Les calcaires à lits de marnes vertes du Purbeckien (sous le niveau B en particulier) sont affectés de petites failles inverses conjuguées. On a souligné certains bancs (nommés arbitrairement de A à D) pour mieux apprécier les rejets de ces cassures : le rejet de f.d1 est de loin le plus important (environ 4 m de rejet stratigraphique (perpendiculaire aux couches), ici vertical, environ 20 m de rejet horizontal et à peine plus de rejet le long de la surface de cassure).
f.d1 et f.d2 = failles à vergence* vers la droite (ouest) ; f.g = faille à vergence vers la gauche (est). f.d1 et f.g convergent dans une zone broyé située au bord gauche du cliché ; f.g ne présente pas de véritable palier mais une rampe très accusée, en pied d'escarpement, qui se met presque dans le prolongement d'une petite faille normale (d'origine indéterminée).

L'échine rocheuse contre laquelle s'appuient les maisons les plus orientales du village est formée par l'Urgonien du flanc ouest de l'anticlinal du Ratz. Il s'y trouve abaissé jusque au niveau du Jurassique de la carrière par la "faille de La Buisse". C'est le tracé de cette cassure qui détermine le vallonnement qui s'élève vers le hameau des Combes, mais plus haut vers le nord on le perd sous l'important colmatage glaciaire des environs de Coublevie.

Vers le sud le tracé de la cassure se perd également sous la plaine alluviale. Mais dans cette direction il est quasi certain que c'est elle qui réapparaît sur l'autre rive de l'Isère dans le versant ouest de la Dent de Moirans , simplement décalée vers l'ouest par la faille du Ratz pour y constituer la faille de Montaud.

Ici comme en rive sud de l'Isère il n'y a aucun indice que l'anticlinal du Ratz soit rompu en chevauchement (contrairement à ce qu'ont supposé certains auteurs). Au contraire tout, dans la géométrie de la faille de la Buisse, porte à y voir une ancienne faille extensive légèrement basculée lors du plissement, ce dernier point expliquant l'attitude subverticale de sa surface de cassure entre Les Combes et La Buisse. On peut ajouter qu'il semble bien que plus au nord encore, aux abords de Saint-Aupre, la cassure soit cachetée par les couches miocènes qui s'appuient en onlap sur la charnière occidentale de l'anticlinal du Ratz.


cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Grenoble

Voiron W
Coublevie

Ratz-Crossey
Moirans LOCALITÉS VOISINES Grand Ratz

(L'Échaillon)
(Voreppe)

Crue de Moirans
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